Go to eat, mais avec modération, par pitié...
Ok, je sais déjà les commentaires qui vous viendront à l'esprit. "Pourquoi continue-t-il à chroniquer des dramas avec Sakurai Hinako ? Il sait très bien que ce sera au mieux un shōjo un peu niais, au pire un navet abandonné après le 1er épisode." Mais j'attends toujours à nouveau un rôle à la Janus no Kagami ou un, finalement assez drôle Flora, mais le désespoir me gagne et la mort est proche. Je suis à deux doigts de noyer mon chagrin dans cette junk food dont semble raffoler Hinako-chan.Pourtant, au vu du cast, ça partait plutôt bien. Okazaki Sae qui avait peut-être enfin la chance d'être mise en avant autrement qu'en assistante médicale, ou en copine cool et trop Tokyo Girl, et surtout Furukawa Yuki qu'il faut absolument voir dans la série des Ishi no Mayu et ses séquelles et qui restera l'éternelle ado cool et froids d'Itazura no Kiss., le chef-d'œuvre incontesté du shōjo manga (drôle) en drama., m'ont mis l'eau à la bouche.
Mais mes espoirs ont été balayés en quelques minutes, vu l'ambiance office lady dans une start-up trop cool et kawaï des premières minutes. Du mauvais josei manga faisant la publicité éhontée des heures supplémentaires et de l'exploitation des jeunes femmes surdiplômées, reléguées dans les bureaux, à faire des photocopies et à apporter le café. Un autre temps, un autre monde... Et après une dure journée de labeur, réalisée avec le sourire de façade qui va bien et la vie sociale qui ne va pas, le seul plaisir, avant de se coucher, est un arrêt dans le fastfood du coin... pour en faire la promotion. Le premier épisode, au choix, consterne, laisse de marbre ou écœure, vu le porn food exacerbé qui dégouline des gros plans beaucoup trop longs sur les burgers. On est loin du pourtant très semblable et aussi très marketé "Go to Eat" O mimi ni aimasu. Moins sensible, moins drôle (même si c'est pas fou fou) et surtout moins original cette publicité à peine voilée pour les chaines de restaurants m'a vraiment écœuré de prime abord. Même la danse en Opening semble ridicule, si on la compare a l'Ending vitaminé de Omimi.
Alors qu'y a-t-il à garder dans ce josei qui relègue une fois de plus la femme japonaise à son destin de faire valoir pour homme ? Et ben je n'en sais rien. Simple consommatrice dans une société patriarcale juste bonne à se taire et comblant sa frustration par des plaisirs immédiats et gras, la jeune femme ne peut pas se retrouver dans cette vie. La production est fade, les scènes de bouffe ne donnent pas faim, tellement mal filmées qu'elles sont, le jeu des acteurs ne rattrape rien. Ils ne font aucun effort pour se détacher des stéréotypes. Furukawa Yuki en premier, avec un sous rôle de gars sérieux et mystérieux, bien plus crédible dans Itazura no Kiss. Pour des personnages dessinés, certains traits de caractère tout surjoués qu'ils soient passent toujours mieux. Ici, en live, on frôle une fois de plus le ridicule. C'est "sauvez par le gong" au pays des fastfoods, gênant pour sa vulgarité, son côté "c'est comme ça qu'un jeune urbain trop cool doit vivre" et sa fatuité.
Si ce manga doit être un reflet de la jeunesse d'aujourd'hui je veux rester vieux, passer mes nuits à regarder la TV plutôt que de trainer dans les chaines de restauration rapide. On y apprend tellement sur le monde dans lequel on vit. On apprend, par exemple, que même de bons acteurs doivent parfois faire un job "alimentaire" pour vivre.
Questa recensione ti è stata utile?